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Cyrille est occupé à prendre sa douche, et moi j’écris ces lignes en attendant mon tour. Je colle. Nous avons transpiré à un point que je n’avais jamais connu.
Nous ne nous sommes pas réveillés très tôt, et quand nous sommes sortis, le thermomètre était déjà haut. Notre objectif était le temple de Kiyomizu-dera, construit en haut d’un échafaudage de poutres en bois. C’est une image qui nous avait frappé, et nous souhaitons que ce soit notre première halte. Traverser la ville, la Kamo river et monter au temple n’était pas simple avec cette chaleur. Le premier temple vu en passant : Otani Honbyo (Nishi Itani) paraissait être sur la route, mais il nous a fait faire un détour. Nous pensions que suivre la foule suffirait, mais il y avait du monde de partout…
Nous sommes finalement arrivés à l’entrée du complexe par un côté, sans trop savoir comment. Nous avons payé l’entrée et commencé la visite. Cyrille est descendu au sous-sol d’un temple pour traverser dans l’obscurité le chemin de blah-blah-blah… pas trop compris, mais la religion bouddhiste a plein de symboles assez complexes pour le nouveau venu. Nous continuons la visite par le temple principal. Il faut retirer ses chaussures à l’entrée, les mettre dans un sac plastique, et on peut faire le tour à l’intérieur. Puis sortie sur la terrasse. La vue est spectaculaire. Mais il est encore plus spectaculaire de marcher un peu et de voir cette terrasse de loin. Cyrille a tenté sa chance aux bâtons divinatoires comme à Tokyo, mais cette fois la divination était assez négative. Il a donc du faire un noeud avec son papier (merci Google Translate pour les indications). Nous n’avons pas peur de marcher, et nous décidons de continuer par les petites rues pleines de magasins qui descendent vers la ville. Nous ne céderons pas à la tentation d’un concombre glacé, ni à la glace « rasée » (shaved ice) avec du sirop, on goute juste ce que l’on croit être une friandise sucrée dans un magasin, et qui en fait sera de l’ail confit (« no smell, no smell » dit le vendeur).
L’ail dans le ventre, il est temps de trouver un restaurant. La plupart semblent assez chics dans cette partie de la ville, dans de grandes maisons en bois. Nous nous décidons pour un petit dans un coin. Le serveur est un papy, la cuisinière est une ancienne aussi. On adore tout de suite. Aurions-nous un faible pour les vieux japonais, ils sont très kawaï. Rien à faire. Le salon est un peu classe, avec ses chaises Louis XVI, ses cadres au mur… On dirait un salon de thé un peu bourge. Le repas, des sobas froids, est très bon. La vue sur le petit lac du Maruyamacho Park est magnifique. Même avec une note un peu chère nous sommes ravis. Prochain arrêt : temple de Nanzen-ji, temple zen à la porte immense et aux intérieurs de carte postale japonaise : jardin de pierres (zen), panneaux en bois peints… À l’ombre de la grande porte nous essayons de respirer un peu. Arrivera-t-on au chemin de la philosophie ? Et oui, quelques mètres plus tard nous sommes au Tetsugaku-no-michi.
C’est joli, c’est japonais… et au printemps ça doit être pris d’assaut par les foules qui cherchent les cerisiers en fleur.
Dernière étape : Kinkaku-ji, avec le pavillon d’argent (qui finalement n’a jamais été recouvert d’argent). Très beau avec ses jardins zen et les moines au travail, ses sols couverts de mousse, ses vues… L’effort en valait vraiment la peine, mais quel mal aux pieds.
Pour le retour, on teste le bus 100, 230¥ pour presque une heure de route (dont 30 minutes d’embouteillage) et un airco qui nous semble le paradis. En rentrant, petit saut à The Cube, le paradis de la bouffe sous la gare. Nous achetons des sushis et une pastèque (histoire de manger quelques fibres), mais on aurait bien pris le magasin entier !